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Pratique des soins en gériatrie
PRATIQUE DE SOINS INFIRMIERS EN
GERONTO-PSYCHIATRIE
Francoise POZZAN , Frania PRZEWOZNY
Comme le disait CAMUS dans ses carnets:
"S'il y a une âme, c'est une erreur de croire quelle nous est donnée toute
créée. Elle se crée ici, à longueur de vie. Et vivre n'est lien d'autre que ce
long et torturant accouchement Quand l'âme est prête, crée par nous et la
douleur, voici la mort "
"La mort paroxysme de la vie" pensait,
lui, DACO
"QUE SONT NOS VIEILLARDS DEVENUS
... ?"
Ces quelques citations glanées
rapidement (il y en a d'autres) permettent d'introduire un sujet délicat et difficile
celui de la vieillesse en générale et plus particulièrement ce que nous nommons en
psychiatrie pudiquement d'un mot plein de sciences GERONTO-PSY
L'importance croissante des personnes
âgées et surtout très âgées représente un authentique défi à relever pour notre
société actuelle et a venir En effet, de nos réponses, ou de nos-non-réponses,
dépendra l'avenir de notre société, et plus même, de notre civilisation toute
entière. Elles en seront le reflet, le miroir pourrait-on dire.
Dans une société où trop souvent la
personne âgée, en particulier celle qui a perdu son autonomie, est vécue comme un
"coût, une "charge, (supporter le coût des retraites) bref dans un non dit
général comme indésirable, qu'elles seront nos réponses demain ? Quelles seront celles
de nos descendants ?
Et quant, à l'âge, vient se greffer la
maladie mentale, majorant ainsi le rejet, et donc l'exclusion d'un monde où elle n'a que
trop vécu, tombe alors le verdict d'handicap et de lieux " pour "...
Comment peut-il encore trouver sa place
dans ce monde de poupées BARBIES, où tout doit être "propre",
"clean", "utile", "concret", "évaluable",
"quantifiable" et où LA MEMOIRE, LA PAROLE sont devenu un tube cathodique, que
vient-il y faire ce vieillard bredouillant, au corps torturé, qui par dessus tout a
cessé d'être productif, donc devenu inutile ?
D'autant que dans une société où
ressurgit l'exclusion, la misère et le 'sauve qui peut', ce vieillard sans avenir, au
présent incertain ne peut apparaître que comme une charge sociale et financière de
plus...
D'autant que, les générations ne vivant
plus sous le même toit, éparpillées, souvent séparées, prises dans des obligations,
délèguent la prise en charge de leurs personnes âgées, et plus particulièrement
celles qui n'arrivent plus à assurer leur quotidien, à des professionnels.
Pourtant, "si l'enfant est
fragile, le vieillard est fragilisé"
La vieillesse, étape logique de la vie,
génétiquement inscrit en nous, diversement appréhendée selon les cultures est pourtant
généralement redoutée par tous : crainte de la dépendance, de la diminution des
facultés, de l'efficience intellectuelle, de l'adaptation, perte de la beauté de la
vigueur, sans parler de l'approche de la mort, de plus en plus présente au fur et a
mesure que le temps passe, fragilisant de plus en plus, rendant de plus en plus
vulnérable.
Que d'écrits, de poèmes, de romans, de
films, de chansons mettent en scène la vieillesse, la mort "la vieillesse est la
plus grande injustice qui soit" (2)
Le fantasme de l'éternelle jeunesse, de
l'immortalité à de tout temps fasciné les Hommes. FAUST en vend son âme au Diable. Ne
parle-t-on pas de vie éternelle pour venir compenser la perte de la vie?
Tant redoutée, pourtant jour après jour
elle arrive et avec elle le progressif ensommeillement des sens, des sentiments, du corps.
Ainsi fragilisé, c'est le plus souvent
dans un contexte de solitude de bouleversement, ou d'une situation existentielle difficile
qu'apparaissent des comportements irrationnels qui ne sont en fait que la mise en relief
de TOUT SENTIMENT HUMAIN JEUNES OU VIEUX, tels que l'angoisse, l'anxiété, la
dépression, la régression, les troubles du sommeil, alimentaires, sexuels, la morbidité
(perte de l'autonomie mentale, sociale, physique), là, où à travers le délire, le
déficit, l'agressivité, la puissance de destruction s'oppose à la vie
Et pourtant ces symptômes ainsi
exprimés ont, si on s'y arrête, un sens qui n'ont de valeur que si on les entend, que si
on les comprend comme autant de messages qui permettront, peut-être, de renouer les fils,
fils d'une histoire, fils de la mémoire, la sienne, mais aussi celle d'une famille, qu'à
leur tour enfants et petits enfants pourront s'approprier.
Faire disparaître un symptôme, le
décapiter comme on dit, ne signifie rien et surtout pas la guérison, car les mêmes
causes reproduisent toujours les mêmes effets.
Alors qui est-il cet homme ou cette femme
qu'à un moment de sa vie, nous soignants, allons rencontrer?
Est-il porteur du dysfonctionnement de la
famille, du quartier, de la maison de retraite, de la résidence ? Dérange-t-il à ce
point par son incohérence ? Bref que dit-il ? Que nous dit-il ?
Devenu un jour "enfant de ses
enfants" qu'en est-il de sa reconnaissance sociale ?
Devenu "objet" peut-il encore
être écouté sinon entendu ? Transmettre à ses petits enfants les valeurs qui ont été
les siennes, celles de son temps, les traditions de son pays, un savoir oral entendu d'une
génération à l'autre afin de perpétuer l'histoire de sa famille, sa mémoire. ?
Car même s'il s'avère nécessaire d'évaluer une
situation psychologique et contextuelle, de poser un diagnostic, la lecture symptomatique
doit intégrer sens et contexte.
Le soignant dans un quotidien "pensé" doit
permettre des soins authentiques. A travers son accompagnement, son écoute, ses
réponses, faire d'un "objet diagnostiqué", un "sujet" digne
d'intérêt et de soins, lui redonner une image de lui-même acceptable, en commençant
par l'accepter nous même, valoriser ses rapports à autrui, lui apporter aide, attention
respect.
Soigner au quotidien, comprendre pour
aider, réveiller son goût pour la vie, stimuler ses ressources, entendre ses désirs,
les repérer, ne pas répéter encore et encore les mêmes situations ou du moins en
prendre conscience les exprimer et y répondre c'est au travers, le journalier, le banal,
le bénin, nous identifier comme soignant dans un quotidien thérapeutique
Humaniser les lieux d'accueil, c'est certes les
"penser' mais plus encore, c'est y mettre de L'HUMAIN qui plus que n'importe quels
repères, (signalisation et flèches etc.)... apportera le geste, la parole, le sourire,
qui desangoisse qui raccrochera à la réalité si menue soft-elle. C'est plus encore,
tenter dans la mesure -du possible, le maintien à son domicile dans ses repères,
là où elle garde le mieux ce qui lui reste de sa vie, et donc son autonomie, là où
elle est intégrée, identifiée et bien entendu entourée.
Eviter autant que possible un isolement soudain, dans un
monde fermé, "mouroirs" de lère ou 3ème classe, avec face à LUI ou à ELLE
d'autre "LUI" d'autres "ELLES" les autres VIEUX...
"Et s'ils sortent encore bras dessus
bras dessous tout habillé de raide, c'est pour suivre au soleil l'enterrement d'un
plus vieux l'enterrement d'une plus laide "(3)
Lui garder une place sociale c'est avant
tout lui garder une place dans la famille, et quelle personne âgée après une épreuve,
n'a pas retrouvé un sourire, même tremblant, devant le dernier-né!
Pourtant s'il est, on le voit important, d'apporter notre
savoir-faire auprès des personnes âgées, pourquoi alors ce domaine est-il tant
délaissé par NOUS justement ?
Faute de réflexion sur notre pratique, de temps pour en
parler, les soignants sont mis là devant une image insupportable et nous place devant
notre propre vieillissement, notre propre décrépitude, notre propre mort...
En effet, la mort fait partie de l'avenir de l'Homme
c'est à dire de chacun d'entre nous et la personne âgée est, elle, simplement un peu
plus près, dans l'absolu, de cette issue irrémédiable.
Elle devient alors pour nous d'autant
plus intolérable que nous même nous en approchons.
Et si à cet état de vieillesse, s'ajoute la souffrance
physique, la "décrépitude", que sortant de l'image d'épinai de la
"vieillesse noble", du "vieux sage", "du patriarche", nous y
substituons celle, plus réelle, du radotage, des corps décharnés, cassés,
recroquevillés alors la mort ne serait-elle pas libératrice; libératrice, pour la
personne vieillie, "mourir n'est rien mais vieillir Oh vieillir... "(4),
ou pour la famille ? , pour la société?
Au nom du soulagement à apporter qui décidera de cette
libération ? Et cette libération sera pour qui ?.La famille, la société, le soignant...
????? Ne plus s'identifier à la vieillesse, refuser de la voir, c'est déjà commencer à
l'éliminer.
Est introduit ici un passage du
"Meilleur des Mondes"(5)
'L'hôpital pour Mourants était une tour de soixante
étages en carreaux céramiques de teinte primevère. Comme 'IL" descendait de
son taxicoptère, un convoi de corbillard aériens au couleurs gaies s'éleva, en
vrombissant, du toit, et fila par dessus le Parc vers l'ouest, à destination du
Crématorium .... Il descendit à la salle 81, une salle pour Sénilité Galopante,
expliqua le portier, au dix septième étage. C'était une vaste pièce, claire
sous le soleil et la peinture jaune, et contenant vingt lits, tous occupés, Linda
mourait en compagnie - en compagnie, et avec tout le confort moderne. L'air était
constamment vivifié par des mélodies synthétiques gaies. Au pied de chaque
lit, en face de son occupant moribond, il y avait une botte à télévision. On
laissait fonctionner la télévision, tel un robinet ouvert, du matin jusqu'au
soir. Tous les quarts d'heure, le parfum dominant de la salle était changé
automatiquement
-Nous essayons, expliqua l'infirmière, qui avait pris en
main Jonh dès la porte, nous essayons de créer ici une atmosphère complètement
agréable -quelque chose d'intermédiaire entre un hôtel de premier ordre et un
palace de Cinéma Sentant, si vous saisissez ce que je veux dire. - Y a t-il
quelque espoir ? demanda-t-il. - Vous voulez dire : quelle ne meure pas ?
(Jonh fit un signe de tête affirmatif -Non, bien sûr qu'il n'y en a aucun. Quand
on envoie quelqu'un ici, il n'y a en a pas !.... -Prise de saisissement à
l'expression de détresse du visage blême de Jonh, elle s'arrêta court. -Quoi,
quy a-t-il donc demanda-t-elle. -ELLE n'était pas habituée à des
manifestations de ce genre des visiteurs (ce n'est pas, au surplus quil y
eût beaucoup de visiteurs ; ni aucune raison qu'il y en eût beaucoup) -Vous ne
vous sentez pas malade, dites ?
Il secoua la tête. C'est ma mère,
dit-il d'une voix à peine perceptible. Menez-moi vers elle dit Jonh
Linda était étendue dans le dernier lit de la seconde
rangée, contre le mur. Calée par les oreillers elle regardait les demi-finales du
Championnat Sud Américain de Tennis, sur surface de Riematin qui se déroutaient
en reproduction silencieuse et réduite sur l'écran de la botte à la télévision
au pied du lit. Les petites silhouettes se précipitaient çà et là sur leur
carré de verre illuminé, tels des poissons dans un aquarium, habitants silencieux
mais agités d'un autre monde
Des enfants venaient en groupe visiter les mourants ...
"Linda leur causa de la surprise, et quelque inquiétude. Il y eut un groupe qui
resta rassemblé au pied de son lit, la dévisageant avec la curiosité apeurée et
stupide des animaux qui se trouvent soudain face à face avec l'inconnu -Oh ! regardez,
regardez ! -ils parlaient à voix basse, effarée Quest ce quelle a donc ?
Pourquoi quelle est grosse comme çà ?
Ils n'avaien jamais vu de visage pareil à celui de
Linda, ils n'avaient jamais vu de visage qui ne fût pas jeune et n'eût pas la peau
tendue, de corps qui eût cessé d'être mince et droit. Toutes ces sexagénaires
moribondes avaient l'aspect de jeunes filles presque enfants. A quarante quatre ans, Linda
paraissait être, par contraste, un monstre de sénilité flasque et distordue."
La peur de la vieillesse c'est d'abord la peur de la
souffrance physique. Mais au delà de cette souffrance physique qui souvent nous crève
les yeux, que fait-on de l'autre, celle que l'on voit moins: la souffrance psychique, En
particulier que nous renvoie-t-elle lorsqu'il s'agit d'une personne âgée ? D'ailleurs
cette personne âgée A-T-ELLE ENCORE UN PSYCHISME ? Et surtout, nous soignants, le
prend-on toujours en compte comme il le mérite?.
Ne nous attachons-nous pas davantage aux soins physiques,
ignorant volontairement ou involontairement que l'autre aussi existe
Y AURAIT-IL UNE HIERARCHIE DES SOUFFRANCES ? Souffrance
physique, souffrance psychique ???? SONT-ELLES si différentes ?
Cette souffrance de l'âme chez la
personne, dite âgée, n'est elle pas la même que chez un adolescent en mai de vivre, ou
un enfant en recherche de vie?
Y aurait-il un âge qui nous rendrait
imperméable à cette souffrance là?
Il n'y pas d'age pour être heureux, il n'y en a pas non
plus pour souffrir, et si effectivement nous soignants, pour comprendre, avons besoin de
repères théoriques, de connaissances ; faut-il pour cela enfermer un individu dans son
âge - géronto, ado etc..- comme si cet age à lui seul était une pathologie
Quelle différence entre une personne
âgée pour qui l'on devra tout mettre en uvre afin qu'elle garde ses acquis et un
jeune enfant psychotique qui lui devra les acquérir ? si peu.....
Mais comment rêver, faire des projets
d'avenir quand d'emblée on parle de "sujet en fin de vie" ? Qu'au milieu
d'images de TOP MODELS à l'éternelle . jeunesse (sur pellicule), d'idéologie prônant
l'efficacité à tout prix, nous sommes confrontés, nous soignants, tous les jours, à la
décrépitude, avec, à terme, pour seule issue: la mort.
Et quelle différence, là, avec un SIDA
en phase terminale ??? La vieillesse ne serait-elle donc pas la seule a connaître cette
exclusion ?
Face à la souffrance, pourtant, nous soignants, sommes
en état d'urgence -Plein de notre mission, de notre éthique, notre sang d'infirmier ne
fait qu'un tour mais souvent à quel prix !.
Car à première vue, la solution semble évidente et
facile: agir vite sur le symptôme, l'isoler, de l'ensemble de l'être, le traiter, et
l'éliminer, le "décapiter' comme on dit.
On "calme" un état visible, dérangeant, voire
bruyant. On veut soulager vite alors on agit vite... dans une toute puissance infirmière
dont la mission est d'apporter soulagement et faire reculer la mort
Cependant, la souffrance, un moment anesthésiée, est
toujours présente. On s'en étonne: "pourquoi pleure-t-elle? elle a pourtant eu son
traitement. Pourquoi crie-t-elle ? Elle a pourtant eu son calmant..... Et de passer en
revue, toute la batterie pharmaceutique du VIDAL, sans grand résultat, tout au moins
durable...
Alors n'aurait-on pas oublié quelque chose?
Psychisme vivant, actif, intemporel, non réceptif au
temps qui passe (ne parle-t-on pas de l'éternelle jeunesse d'âme et celle des sentiments
!), psychisme ayant vécu, riche d'un passé, d'une histoire sur lesquels nous nous
appuyons et avec lesquels il nous faut vivre aussi
Mais l'infirmier manque de temps (fin de
vie) manque d'espoir (la mort est au bout du chemin) un jour il se sent démuni,
impuissant avec, au bout, l'abandon du soin relationnel (à quoi ça sert ?), et peu à
peu l'abandon de son idéal soignant.
Et ce soignant ; isolé, confronté à la maladie du
sujet âgé (ce qui, implicitement, sous entend la mort et explicitement, la souffrance),
chaque jour confronté à sa propre souffrance physique à venir (.comme dit Corneille :
j'ai été ce que vous êtes, vous serez ce que je suis... ), a sa culpabilité, (je suis
soignant je dois soulager, rendre la santé... ), utilisera alors toute la panoplie
d'actes infirmiers, pour trouver des réponses à sa propre angoisse, choisissant ceux qui
rassureront le plus, les plus revalorisants : actes techniques, protocoles de soins
répertories, recettes homologuées, dans le vent, faisant ainsi de la personne soignée
un " OBJET à soigner " sans HIER, sans AUJOURD'HUI, sans DEMAIN, peu
importe, il sera techniquement pris en charge, mais qu'en sera-t-il alors de l'individu,
celui du passé, de l'enfant qu'il a été, de l'adulte qu'il fut, de celui qu'il était
encore hier.
Qui en parlera sinon LUI, qui
l'écoutera, redonnera un sens a ses paroles tremblantes et décousues, sinon NOUS...
Mais l'humain ne peut encore se
dédoubler. Et une telle approche demande patience et temps, et le temps c'est bien connu
coûte de l'argent.
Alors quel défi relèverons-nous ? Quel défi
relèveront les futures générations ?
Que seront nos réponses ? Quelle seront
celles de nos enfants pour nous ?
Celles, qui au nom de l'efficacité, segmentera
individus, savoirs, pratiques, coupant ainsi le "sujet" de son histoire en
faisant, un "objet" en attente ?
Celles des structures étudiées pour ... où patiemment,
ou impatiemment on attend où NOUS attendrons ?
Celle de la classification dans le handicap, évitant
ainsi de poser la question de la prise en charge de la souffrance psychique, après
"un certain âge"..:
Sa confusion .... ? -.c'est le cerveau qui est dérangé
Déprimé ? - Oh peut-être un peu ! - Quoi une thérapie à cet âge .!.- Mais pourquoi ?
- Et surtout pourquoi faire?
Et d'écouter ".une dernière
fois la pendule d'argent qui ronronne au salon qui dit oui qui dit non qui leur dit
je t'attends. Qui ronronne au salon qui dit oui qui dit non et puis qui .... nous attend
Françoise POZZAN Cadre infirmier au
Centre Hospitalier du Rouvray à SOTTEVILLE LES ROUEN
Frama PRZEWOZNY infirmière au Centre Hospitalier de LIBOURNE
(2) Louise de VILMORIN peu avant sa mort
(3) LES VIEUX' de Jacques BREL
(4) Jacques BREL
(5) Aldous HUXLEY
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