COMPTE RENDU DES ATELIERS
COMPTE RENDU DE L'ATELIER N° 1
Il a été rappelé que les connaissances
psychanalytiques pouvaient aider à comprendre ce qui se passe dans la
pratique, que dans la situation de soin la première personne c'est le patient.
Les étudiants ont du mal à prendre leurs distances car
pour eux travailler c'est agir. Il y a peu de travail de compréhension autour du patient.
- La formation doit servir à la compréhension du
sujet au sein de la société.
Ont été
discutés les points communs entre un infirmier en psychiatrie et un infirmier en soins
généraux: 2 pistes :
- le sujet soigné doit l'être dans sa globalité
- technique et relationnel ne sont pas opposés ; ils
sont différents.
- Le travail technique, relationnel est spécifique en
secteur psychiatrique :
On travaille
avec des gens qui ont un rapport au réel perturbé et une relation au monde et à eux
même différente.
On doit pouvoir le faire saisir aux étudiants, ce qui n'est pas toujours facile. Il est
à noter un décalage entre la théorie et la pratique, certains viennent en stage avec
seulement un " effleurage " de la psychiatrie.
- Il faut travailler dans les IFSI les retours de
stages. Des conflits naissent au sein des promotions (semblables avec ceux au
sein des équipes)
- - PREPARER LE STAGE. Travailler les projets de
formation du stage avec les équipes recevant les étudiants
- Il nous faut définir la technicité de nos soins en secteur
psychiatrique
- NOMENCLATURE
- RECONNAISSANCE
Mais la technique n'a pas de sens en elle-même, elle n'en
a que par rapport a l'utilisation qui en sera faite, ce ne peut être une idéologie mais
il faut la ramener à ce qu'elle est : UN OUTIL.
- Pas de délégation possible de soin en santé
mental, d'où une réflexion sur la place des aides-soignantes en psychiatrie. Le
risque, à force de déléguer entre les psychologues, assistantes sociales, éducateurs
et aides soignant, est : où nous situerons-nous ?
- Il faut redonner au SOIN un SENS dans le BANAL/LE BENIN.
- Doit être inscrit dans la formation la notion
du temps difficilement quantifiable en psychiatrie, ce qui va à l'inverse de la
logique actuelle de gestion.
" Savoir perdre du
temps pour expliquer et montrer comment soigner correspond à apparemment ne pas agir
", est souvent assimilé à ne rien faire, pourtant, " ne pas agir " prend
du sens en psychiatrie.
- La démarche de soin demande beaucoup d'énergie et
de temps au détriment de la recherche personnelle et du savoir être
peut-être ce D. E. 1. n'est-il qu'un diplôme de base ?
- Il manque les fondements du soin en psychiatrie:
SOCIOLOGIE - ETHNOLOGIE -SCIENCES HUMAINES ? etc ...
COMPTE RENDU DE L'ATELIER N° 2
Points principaux : idées et réflexions
qui ont fait l'objet d'échanges intenses des participants difficiles à retranscrire.
lère IDEE : d'abord
repérer la nature du travail infirmier. Etre soignant qu'est-ce que c'est ? Qu'est-ce que
je fais dans le quotidien qui fait de moi un soignant ? Si cette question n'est pas
posée, si on n'y répond pas, alors comment peut-on transmettre l'essence de ce que nous
faisons ? ! ... Mais pour cela avons- nous réellement identifié ce que nous
nommons : " l'acte soignant en psychiatrie ". Pour l'identifier et le
transmettre à nos futurs collègues cela suppose d'avoir d'abord certaines exigences
vis-à-vis de nous en tant que professionnels, vis à vis des autres, des structures, des
dispositifs de soins et de formations.
Donc commençons par OSER DIRE. Oser
parler, nommer, écrire, comprendre notre travail pour ensuite pourvoir former les futurs
professionnels en psychiatrie.
Cela nécessite bien sûr des moyens
d'abord personnels mais aussi collectifs !
En ce qui concerne l'écriture et les
écrits professionnels, il y a là deux aspects :
- 1° Ecrire pour soi, c'est important,
c'est utile pour une qualité de travail dans la relation soignant-soigné. C'est
également nous obliger à mettre des mots sur des impressions, des ressentis, à
réfléchir et comprendre une interaction, une situation, un contexte. C'est aussi mettre
en mémoire notre pratique personnelle.
- 2° Ecrire aussi pour les autres, là
aussi c'est important pour communiquer, transmettre, discuter et accepter de fait,
l'écoute et le regard de l'autre, des autres.
* Ecrire pour soi rend utile d'avoir sur
soi un carnet et y noter ce que l'on fait sur le lieu de travail au fil du temps,
de que l'on ressent aussi, car, à partir de la peur, parfois de l'ennui, sentiments
ressentis face à la psychose, il est possible de prendre ainsi une certaine distance et
ainsi de pouvoir mieux en parler dans l'équipe. Cette méthode permet de restituer aux
autres notre " ressenti ", de participer au développement du sens clinique des
infirmiers et avec l'appui de références théoriques et conceptuelles être, peut-être,
la base de ce qu'on appelle la théorisation du soin infirmier en psychiatrie.
* Ecrire pour les autres oblige à un
support : cahier de rapport, dossier de soin, etc ... Il y a en psychiatrie nécessité
que l'équipe soit solidaire dans le travail institutionnel, il y a nécessité également
que le travail des uns et des autres soit repris en équipe.
De même qu'il est nécessaire d'écrire,
de parler de ce que l'on fait, de ce que l'on ressent en tant qu'infirmier dans l'exercice
de la politique au quotidien, il est nécessaire que les élèves infirmiers parlent,
écrivent ce qu'ils font et ce qu'ils ressentent dans les différentes situations de soins
auxquels ils sont confrontés afin de pouvoir questionner les autres et s'interroger eux
sur le sens de leur rapport les uns et les autres à la maladie mentale.
Cela sous entend que les unités
fonctionnelles soient considérées à part entière comme des lieux de formation, donc
prévoir du temps et des lieux pour que ces objets de réflexion et d'élaboration
puissent se faire en cours de stages.
C'est au cadre infirmier d'être garant du
dispositif mis en place avec les infirmiers qui participeront à l'encadrement des
étudiants infirmiers.
Pour ce faire, des conditions doivent être
réunies : moyens en temps, en lieu, en compétence, en effectif.
D'autre part, outre les lieux de stage qui
sont à considérer comme lieux de formation, les structures de formation doivent offrir
les mêmes exigences en temps, lieux, effectifs afin que la démarche de questionnement et
d'élaboration pour développer le sens clinique soit une continuité dans ce système de
formation conçu sur l'alternance IFSI --- > Unités de soins et vice-versa.
Mêmes exigences également pour les
dispositifs en place et pour le travail de réflexion des enseignants.
Il est donc nécessaire de travailler de
façon collective entre SOIGNANTS et ENSEIGNANTS, tisser ainsi des
passerelles et des relations de travail constructives et enrichissantes.
2ème IDEE: L'UTILISATION DE
CERTAINS OUTILS DE TRAVAIL :
Aujourd'hui des supports de travail
existent ou sont en cours d'élaboration : démarche de soins - dossiers de soins -
grilles d'évaluation etc... La question qui se pose est la suivante : quel est le
rapport, en PSYCHIATRIE, entre la réalité des pratiques et ces outils plus ou moins
imposés et dont la nécessité échappe très souvent aux uns et aux autres ?
L'utilisation de certaines grilles passe
d'abord par une prise de conscience de l'idéologie sous-jacente qu'elles introduisent,
elles doivent faire l'objet d'une critique objective afin de déterminer si on doit les
utiliser telles quelles, les modifier, ou en créer d'autres.
Il est peut-être nécessaire, aux
professionnels du soin en psychiatrie que nous sommes, d'avoir nos propres références
d'évaluation. Nous avons là des avis à donner, voire des propositions à faire.
Concernant les grilles d'évaluation des
étudiants-infirmiers en stage, il serait nécessaire de se concerter entre les équipes
SOIGNANTES ET ENSEIGNANTES pour élaborer d'abord des critères puis un cadre commun
d'évaluation.
EN CONCLUSION : Penser le
soin, penser notre façon de soigner, penser formation cela renvoie à penser notre façon
de former, autrement dit c'est s'interroger quant à notre implication tant dans nos
pratiques de soins que dans nos pratiques pédagogiques.
Et s'impliquer c'est participer à
promouvoir une formation originale où élèves, enseignants et infirmiers seront ensemble
les acteurs d'une dynamique formative pour transmettre, recevoir et s'approprier le savoir
faire d'une profession.
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